Découvrez l’influence des smartphones sur le développement cognitif des enfants à travers des travaux scientifiques récents. Les recherches suggèrent qu’un usage intensif des écrans peut être lié à des retards dans le développement du langage, des troubles de la concentration et à des répercussions sur la structure cérébrale. Utilisés dans un cadre adapté, ces outils peuvent néanmoins soutenir certains aspects de l’apprentissage. Explorez des pistes pour aider les familles à encadrer l’usage des écrans.
L’omniprésence des smartphones et ses implications
Les smartphones occupent une place centrale dans nos modes de vie contemporains, ce qui suscite des interrogations légitimes sur leurs incidences sur la croissance intellectuelle des plus jeunes. Ces appareils étant de plus en plus intégrés dans les pratiques éducatives et domestiques, des études scientifiques ont entrepris de clarifier leurs répercussions sur le développement cognitif.
Les travaux publiés récemment, notamment ceux de 2024 et 2025, apportent un éclairage sur les effets possibles des écrans sur les enfants. Aux côtés de préoccupations fondées, certaines recherches soulignent aussi les nuances à prendre en compte avant de tirer des conclusions tranchées. Comprendre et contextualiser ces usages permettrait d’envisager une intégration plus réfléchie des outils numériques dans l aprendizagem des enfants.
Effets cognitifs des smartphones
Concentration et attention sous pression
Plusieurs études ont mis en avant l’influence des téléphones portables sur la faculté d’attention chez les enfants. Il a été observé que leur simple présence, même hors d’usage visible, peut détourner l’attention. Ce phénomène toucherait principalement les plus jeunes, dont le cerveau est encore en cours de maturation.
Les alertes sonores, notifications ou vibrations génèrent une sollicitation continue, perturbant les fonctions mentales liées à l’apprentissage. Comme l’explique le psychologue Sébastien Herry, la perception d’une sonnerie (qu’elle nous soit destinée ou non) peut réduire temporairement les capacités de concentration et de rétention.
Cette forme de sollicitation fréquente semble nuire à la mémorisation, particulièrement chez les enfants pour qui l’attention soutenue est un pilier de l’apprentissage. Une difficulté à maintenir la concentration pourrait donc compromettre la capacité à assimiler les informations.
Charlotte, mère de deux enfants (8 et 11 ans) raconte :
« Après avoir remarqué qu’ils avaient du mal à se concentrer à la maison, nous avons instauré des plages horaires sans écran. En deux semaines, je les ai trouvés plus calmes et plus créatifs. Leur enseignante a aussi souligné une amélioration de leur implication scolaire. »
Effets sur le développement du langage
L’acquisition du langage repose en grande partie sur les interactions humaines. Selon les résultats de l’étude Elfe, menée sur une large cohorte d’enfants nés en 2011, une exposition précoce aux écrans, notamment à la télévision, se trouve associée à des compétences linguistiques inférieures quelques années plus tard.
Les chercheurs ont identifié un obstacle à l’apprentissage via écran appelé « déficit de transfert vidéo ». Ces contenus en deux dimensions compliqueraient l’absorption d’informations comparé à un échange en face à face, notamment avant l’âge de 30 mois.
Quand les écrans supplantent des échanges comme la lecture ou les conversations interactives, les enfants seraient privés d’occasions propices à l’apprentissage du langage. Ces limites sont perceptibles plus tard dans le parcours scolaire, même chez ceux exposés de manière modérée.
Des investigations utilisant l’imagerie cérébrale ont révélé chez certains enfants exposés une modification de la substance blanche du cerveau, surtout dans les zones liées aux compétences langagières. Par extension, certaines fonctions cognitives pourraient devenir moins efficaces chez les enfants surexposés aux écrans.
Répercussions sociales et émotionnelles
L’usage fréquent des smartphones semble aussi affecter les capacités sociales des enfants. Les contacts numériques tendent à prendre le pas sur les interactions concrètes, ce qui limiterait l’apprentissage de compétences sociales comme l’expression émotionnelle ou la coopération.
Ce remplacement progressif d’expériences collectives par des usages individuels peut favoriser un certain isolement. Lorsque les enfants délaissent les échanges réels pour les usages personnels de l’écran, des retards de développement affectif peuvent être observés.
Par ailleurs, la surexposition à des contenus rapides ou stimulants pourrait compliquer la régulation émotionnelle. Certains jeunes pourraient éprouver des difficultés face à des situations ordinaires demandant patience et gestion de l’ennui.
Smartphones et utilité pédagogique
Des possibilités d’apprentissage
Dans des conditions adaptées, les téléphones portables peuvent aussi participer à des apprentissages constructifs. Certaines applications numériques bien pensées permettent une interaction favorable au développement de nouveaux savoirs, à condition qu’elles soient ajustées à l’âge et aux attentes de l’enfant.
L’accès facilité à l’information via smartphone peut par ailleurs compléter les méthodes plus classiques. Chez les enfants plus âgés, la fonction collaborative de certaines applications pédagogiques peut encourager la coopération et la curiosité intellectuelle.
Un accompagnement des adultes semble néanmoins nécessaire pour valoriser ces usages. Le co-visionnement, où les parents partagent l’expérience numérique avec leurs enfants, permettrait entre autres de rendre le temps d’écran plus interactif et moins passif, avec des effets positifs sur l’engagement cognitif.
Divers impacts selon l’âge : synthèse en tableau
Âge | Durée moyenne d’écran | Effets probables sur le développement | Mesures suggérées |
---|---|---|---|
0-2 ans | 1-2 heures | Ralentissement de l’apprentissage du langage | Éviter l’exposition autant que possible |
3-6 ans | 2-3 heures | Moins d’interactions sociales, attention moins soutenue | Limiter à 1 heure par jour avec accompagnement actif |
7-12 ans | 3-4 heures | Difficultés de concentration et retentissement sur la mémoire | Limiter à 2 heures et prévoir des périodes sans écran |
13-18 ans | 4-6 heures | Moins bonne qualité du sommeil, attention altérée | Encourager l’usage conscient et des pauses numériques |
Suggestions aux familles
Les parents peuvent adopter diverses approches pour créer un cadre apaisé autour de l’usage des écrans :
- Fixer des horaires précis : Définir des moments de la journée sans écran pour créer un rythme prévisible.
- Partager l’expérience numérique : Accompagner les enfants pendant leurs usages pour favoriser des échanges.
- Sélectionner des contenus adaptés : Privilégier des applications éducatives certifiées ou bien évaluées.
- Promouvoir d’autres activités : Stimuler la créativité, l’exercice physique ou les activités manuelles.
- Servir de modèle : Montrer un usage modéré encourage les enfants à agir de manière similaire.
- Organiser des coupures d’écran : Planifier régulièrement des journées en famille sans écran.
- Utiliser les outils de gestion numérique : Paramétrer les filtres et temps d’écran sur les appareils.
Ils peuvent perturber l’attention, même lorsqu’ils ne sont pas utilisés activement. Cette distraction passive est particulièrement problématique chez les plus jeunes.
Les spécialistes recommandent d’éviter les écrans avant l’âge de 2 ans. Par la suite, un temps limité et partagé est préférable jusqu’à 5-6 ans.
Elles peuvent être utiles pour renforcer certaines compétences, à condition d’être choisies avec soin. Toutefois, elles ne remplacent pas les échanges humains pour l’apprentissage du langage et des compétences sociales.
Refus de lâcher l’appareil, agitation en cas de privation, troubles du sommeil ou désintérêt pour d’autres activités sont des indicateurs à surveiller.
Non, la sensibilité aux écrans varie selon de nombreux facteurs : tempérament, cadre familial, type de contenu visionné, etc.
Rue des smartphones et jeunes enfants, les données récentes reflètent une réalité contrastée. Un usage massif et mal encadré peut contribuer à plusieurs formes de difficultés, particulièrement dans le langage, la concentration, ou les interactions sociales.
Néanmoins, avec un encadrement adapté par les adultes et un choix éclairé des contenus, les téléphones peuvent aussi s’insérer dans une démarche éducative. Tout l’enjeu consiste à en faire un outil d’apprentissage plutôt qu’un facteur limitant.
Accompagner les enfants dans leur rapport aux écrans, fixer des repères temporels, proposer des alternatives ludiques et tenir compte des besoins spécifiques de chaque enfant représentent de bons points de départ pour intégrer la technologie sans nuire à leur développement global.
Sources de l’article
- https://jeprotegemonenfant.gouv.fr/ecrans/
- https://solidarites.gouv.fr/les-defis-de-la-parentalite-numerique
- https://www.drogues.gouv.fr/les-ecrans-et-les-jeux-video